199ème
semaine
Du
lundi 20 au dimanche 26 mai 1918
MISSION PÉRILLEUSE ET PÉNIBLE
Antonin
GAUTHIER
Soldat
au 287ème Régiment d’Infanterie Territoriale
Mort de ses blessures le 29 mai 1918 à Boves (Somme)
Antonin GAUTHIER est né le 29 juin
1881 à Chassagny-sous-Dun (Saône-et-Loire), de Jean-Claude et de Françoise née
Dallery. Il est maçon à Chauffailles. En 1901, il est dispensé de service, son
frère étant déjà sous les drapeaux. Un an plus tard il est incorporé au 60ème Régiment
d’Infanterie, il est libéré en septembre 1903. En 1905, il habite à Anduze, il
est marié à Thérèse-Louise Tardieu.
Mobilisé le 12 août 1914, dans ce
60 RI, il y est blessé le 6 octobre 1914 à Lérouville, d’une « plaie au
côté gauche du cou et aux parties molles de la nuque et du dos ». Puis il
passe au 27 RI en octobre 1915, puis au 40 RI en septembre 1917, il y retrouve
nombre de Gardois. Il passe enfin au 287 RI (15ème Cie) à une date indéterminée,
c’est son cinquième régiment.
Ce régiment est au départ composé
d’hommes déjà âgés, destinés à appuyer le 87ème RI, mais cette distinction a
vite volé en éclats devant les besoins. Surnommé « Berry-au-Bac », il
est formé à Saint-Quentin. Dès le début de la guerre il participe à tous les
combats notables.
En 1918, le 287 RI se trouve dans
la Somme.
« Au moment de la violente
offensive allemande de la Somme de mars 1918, Berry-au-Bac est occupé sur le
front de Lorraine à l'organisation défensive du Grand-Couronné, sur les bords
de la Moselle, dans la région Dieulouard - Sainte-Geneviève, au sud de
Pont-à-Mousson. Le 25 mars, le régiment est alerté et, le lendemain, il fait
mouvement dans la direction de Toul où se concentre la 165e D. I.
De Toul, par étapes, tous les
éléments de la division sont dirigés sur la gare de Saint-Eulien, où ils sont
embarqués à destination de la Somme. Débarqué à La Verberie le 4 avril, le
régiment, traversant l'Oise à La Croix-Saint-Ouen, se porte, par voie de terre,
vers Amiens.
Le 24 avril, la 165e D. I. entre
en ligne au confluent de l'Avre et de la Luce, sur le front Hailles- Hangard,
où elle remplace la 131e D. I. Berry-au-Bac relève le 339e R. I. dans le sous-secteur
de Thézy.
Sa zone de combat s'étend de
Hailles à Thennes, à cheval sur l'Avre. La mission des bataillons est périlleuse
et pénible. Le terrain n'est pas organisé. Les abris sont inexistants et
l'artillerie martèle inlassablement nos positions avec des obus de tous
calibres. Les pertes journalières sont sérieuses.
Malgré les plus sévères
précautions, les cas d'intoxication sont nombreux. Néanmoins, en moins de huit
jours le 4e bataillon organise le quartier de la voie ferrée et réduit ainsi
considérablement le nombre des mises hors de combat par le bombardement qui
devient de jour en jour plus violent et rend le ravitaillement en vivres et
munitions extrêmement précaire.
Le 2 mai, à 18 heures, le 3e
bataillon, mis à la disposition de la 131e D. I. pour un coup de main au nord
de Castel, chasse l'ennemi du Bois Triangulaire et, malgré une violente
réaction de l'artillerie allemande, fait 107 prisonniers et s'empare de 6
mitrailleuses et de 1 minenwerfer.
Le 31 mai le régiment part au
repos ».
Antonin GAUTHIER a été blessé le 28 mai 1918 sur le champ de bataille
de Boves (Somme).
Son décès est enregistré le lendemain, mais il ne sera officiel qu’en juillet 1920.
Son décès est enregistré le lendemain, mais il ne sera officiel qu’en juillet 1920.
Quelques
mois plus tard, c’est la victoire, que l’historique du 287 RI raconte avec
lyrisme :
« Le
régiment commence sa marche triomphale le 14 novembre. Le 17, à 7 heures, il
traverse la Seille à Nomeny et, à 9h05, arrive à l'ancienne frontière de 1871. Le
colonel Goybet, commandant l’I. D. /165, est au poteau. Le 287e, drapeau
déployé, défile devant lui aux accents de la Marseillaise. O ! Premier instant
béni du triomphe ! Quel frisson de fierté tu as fait courir sous la peau des
glorieux soldats qui ont défilé là !...
L'accueil
des populations délivrées est enthousiaste, en particulier à Luppy, à Hémilly,
à Longueville, à Kreutzwald. Pendant la traversée de la Lorraine reconquise,
les combattants de Berry-au-Bac vivent des heures d'une joie patriotique
indescriptible, inoubliable. Leur ambition, leur rêve sont enfin réalisés !
Après plus de quatre ans d'une lutte sans merci, de privations et de souffrances
surhumaines, ils traversent en vainqueurs les deux belles provinces françaises
perdues il y a plus de quarante ans et délivrent de la botte prussienne nos
malheureux frères d'Alsace et de Lorraine !...
Le
11 décembre, le 287e fait, le premier, son entrée triomphale dans Mayence où il
défile drapeau en tête, baïonnette au canon, admirable de fierté et superbe
d'allure, devant le général commandant le C. A. et le général commandant la D.
I. III.
Le
13, il franchit le Rhin à Castel. Il défile sur le pont aux accents de la
Marseillaise, le drapeau rayonnant d'une incomparable gloire et flottant
au-dessus des flots du grand fleuve ».
Antonin
GAUTHIER est inhumé au Carré militaire dans le cimetière communal de Boves. Il figure
sur le Monument aux morts et sur le Livre d’Or d’Anduze, ainsi que sur le Monument
aux morts de Chassigny-sous-Dun (Saône-et-Loire).
A suivre…